Dans la continuité des deux chansons pour le prix d’une de Nicolas Bacchus publiées ce lundi voici, paroles et musique de Serge Utgé-Royo, fils d’exilés républicains de la guerre d’Espagne, Amis dessous la cendre. Elle est parue en 1989 dans son premier album Les cités du soleil.
La personne qui a mis les paroles sur le site paroles-musique.com (une de mes sources précieuses) a eu la gentillesse de bien sourcer les cœurs qui accompagnent l’enregistrement (voir un peu plus bas, grand merci) et de préciser que :
Le thème de cette chanson […] reste malheureusement dans l’actualité… Les idées d’extrême droite et leurs cortèges de haine, d’intolérance, d’absurdes peurs et d’ignorance extraordinaire continuent de parasiter la réflexion sociale et jeter les uns contre les autres des humains qui souffrent pourtant des mêmes maux, des mêmes injustices et des mêmes aliénations…
Il a malheureusement tort. Car en 2017, si pour se mettre des œillères seul l’extrême droite (front national et co) tient un discours aussi ferme, une partie de la droite dure du mal nommé les républicains tient presque le même discours.
Pour d’autres « Républicains » (non espagnol) plus ouverts , les centriste ou socialo… s’ils n’osent employer de tels discours les actes les trahissent et de par les lois votées ne font rien pour contrer ce discours de haine, de peur, de sois disante sécurité. Alors :
Amis, dessous la cendre, le feu va tout brûler… la nuit
pourrait descendre dessus nos amitiés
Voilà que d’autres bras tendus
S’en vont strier nos aubes claires
Voilà que de jeunes cerveaux
Refont le lit de la charogne…
Nous allons compter les pendus,
Au couchant d’une autre après-guerre…
Et vous saluerez des drapeaux,
En priant debout sans vergogneAmis, dessous la cendre…
La nouvelle chasse est ouverte
Cachons nos rires basanés…
Les mots s’effacent sous les poings
Et les chansons sous les discours.
Si vos lèvres sont entrouvertes,
Un ordre viendra les souder!
Des gamins lâcheront les chiens
Sur les aveugles et sur les sourds… Si les massacres
s’accumulent,
Votre mémoire s’atrophie…
Et la sinistre marée noire
Couvre à nouveau notre avenir.
Vous cherchez dans le crépuscule
L’espérance de la survie…
Les bruits de bottes de l’Histoire
N’éveillent pas vos souvenirs.
Je crie pour me défendre:
« A moi, les étrangers!…
La vie est bonne à prendre
Et belle à partager.
Version initiale, écrite en 1985 et enregistrée à Liège en 1989 avec les choeurs du Capro (Cabaret prolétarien d’Angleur)
Version plus intimiste enregistrée au Vingtième Théâtre le 23 novembre 2015 avec Léo Nissim (piano, orchestrations), Jean My Truong (batterie), Jack Thysen (basse), Déborah Nissim (clavier), Fabrice Legrand (son) et Stéphane Dutoict (lumières).